CherEs,
Toi qui nous entend, alors que notre condition, mêlé de la fragilité de nos fragrances, sujette aux défections, aux peines et aux plaies; insoumise à la doxa (qui a conduit à la grande « substitution », l’on s’en explique), Toi qui est là, saches que nous n’avons point renoncé.
 
Par « substitution » l’on entend ici que « L’Empire » a évidé, rendu inopérant, neutralisé les aspérités de nos aspirations. Rendu en sommes indépassable le paradigme qui a cours. Que l’actualité fonde l’hypothèse au vu par exemple des actions emblématiques des élèves grévistes opposés aux professeurEs en lutte. Calicot définitif des redditions du sens critique.
 
Désormais connaître la défaite c’est encore goûter l’Humain. C’est désormais une victoire que d’en subir l’amertume. Car être capable de l’éprouver signifie qu’il subsiste une tranche corticale non colonisée encore.
 
Mais alors comment résister? Comment lutter? Comment?
 
 
L’on estime que les luttes céans sont pour le mieux des collusions aliénées inconscientes, d’avec le pouvoir immanent. Nous sommes loin de la conscience de classe. Résolument contraintEs et cernéEs. La lutte des acteurs culturels locaux en est le spectacle triste, décati et nocif de la pire veine. L’Usine fini de fossoyer les quelques velléités suffoquées qui ne sifflent guère plus que leur dernier souffle.
 
 
L’on s’est rendu en masse. Sans le savoir. L’on a quitté nos verts vallons d’Utopies pour la crasse administrative, pour pénétrer sur leur terrain. CertainEs qu’ils nous épargneraient dès lors que l’on prêterait le flanc et des arrhes. Et sur leur terrain ilLes nous ont broyéEs.
 
Leurs automatismes, les dispositifs qui les conduisent et les reproduisent ont éradiqué le Sens iconoclaste. Les mécanismes règnent là ou l’idée est domestiquée. Impérieux et exclusifs. Nous avons quitté le domaine du libre arbitre et de la confrontation. De la critique contaminée de passion. Les temps sont à l’Hyper-Hygiénisme, projet au long cours.
 
Il fait long que le moment charnière embusqué devait infléchir la courbure de l’horizon. Que l’on s’attarde chacun à lire avec la distanciation critique requise et les recoupements éclairés; les zones d’ombres s’estompent d’elles-mêmes.
 
Et pourtant il n’est pas question de s’y résigner. Au recul. Si le sens de l’histoire nous a déjà condamné, c’est que l’on a cessé d’en être les ferments. L’on a quitté la plume et délaissé nos complexités. Abandonné les recoins, les interstices, les sous-bois, l’orée et les grottes. Mais nos intimes deviennent les reculs desquels nos élans sont prêt à s’élancer plus fort encore. Nos intériorités sont les bouillonnements à venir et nos introspections les tempêtes qui montent renverser les idoles.
 
LibrAdio, plage intérieure, auto-média de la masse critique, pour que chacunE seul ou pas, puisse recouvrer, étayer, démultiplier ses outils de bâtisseur d’Utopies. Ici l’on a décidé. Illes ne nous auront pas.
 
C’est ainsi que ces dernières semaines, point de messages ou de nouvelles. ToutES entierEs consacréEs aux actes, nous avons opéré de la radio devant la Caserne, symbole de nos faillites célébrées. A la Semaine Culturelle Latino-Américaine. L’on est allé échanger les paroles à la Traverse, parmi les enfants de Château-Bruyant, aux moult manifestations, grèves et défilés.
 
 
L’on est allé trouver des Artistes, des Cinéastes, parler DADA, de KANAKY, de Giacometti et Louis Lecoin, de Duchamp. Rencontrer Dominique Appia peintre surréaliste et Gérard Gartner, artiste manouche, Mais aussi l’ADEA pour le soutien aux permis F. C. Del Biaggio et les collectifs de soutien aux Migrant.e.s. E quoi encore. Parce que la Radio est un média concret. Parce que la radio-libre est un média anonyme et critique. Accessible et horizontal. Parce que: prendre la parole c’est commencer d’agir!
 
 
Alors en lieu et place des fêtes convoquées et obscènes de fin d’année. Rejoins-nous au festival Les Sanculotides: athée, anticonsumériste autogéré et bienveillant, participatif et solidaire: Tu y trouves la radio, et des jeux. De la soupe et des contes, des projections, des expos et des causeries. Tu y trouve un morceau d’Utopie!
Celle que tu portes en toi et qui s’enflamme de rencontrer celles que l’on porte en nous!
 
Rejoins nous: info@libradio.org
Retrouve nous tous les samedi 18h30-22h
Les Sanculotides : 24-25-26 décembre au 10bis, au Pavillon Bleu et à l’Arcade des Grottes.
Sous peu le programme détaillé.
 
Sens toi libre
 
Deviens l’Utopie!
Et prends note: 2016 Année…DADA!

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