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Nous vous transmettons un texte et des enregistrements qui nous ont été envoyés depuis Zarzis, en Tunisie. Une mise à jour suite à notre article du 26 octobre 2022 (Zarzis : colère des familles !).
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En complément, un article plus dense publié sur le média Mars Info.
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On partage ici des prises de parole de plusieurs acteurices sur le terrain :
– Mejid Amor, porte-parole de l’association des pêcheurs de Zarzis (00’30 et 12’33)
– Martina Costa, Avocat.e.x.s Sans Frontières (07’00)
– Romdhane du FTDES (Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux) (08’33)
– Ali Kniss, chercheur, activiste et habitant de Zarzis (11’22)


 » A Zarzis, le combat des familles des disparu.e.x.s en mer le 21 septembre se poursuit. Depuis près de deux mois, les communications officielles des institutions continuent d’éluder ou de négliger les demandes des familles. L’enquête du tribunal de Médenine commencée en octobre a été enterrée au bout de quelques jours, les exhumations prévues au cimetière du Jardin d’Afrique se sont arrêtées après quelques jours, et seule la pression des mobilisations a permis la réouverture d’autres tombes où les corps d’autres jeunes Tunisiens avaient été enterrés sans ADN. Dans la même enquête, la Garde maritime nationale a rejeté la demande d’accès aux dossiers présentée par les enquêteurs.

Le week-end dernier, alors que les familles des disparus occupaient le port commercial de Zarzis, une plaque tournante essentielle pour les exportations du sud de la Tunisie, le sommet de la Francophonie se tenait à 50 km de là. Après l’absence inopinée du ministre de l’Intérieur à une réunion avec les familles, le sit-in a appelé à une marche pacifique vers Djerba prévue pour le vendredi 18 novembre. Le cortège a été chargé par la police anti-émeute et une pluie de gaz lacrymogènes jamais vue à Zarzis, qui a même atteint les salles de classe d’une école primaire. L’agression policière a duré tout le week-end.

À Zarzis, l’hypothèse est celle du crime d’État ; le silence des institutions renforce l’idée que la Garde maritime nationale est responsable de l’incident du 21 septembre. Ce ne serait pas une exception dans la pratique réelle du contrôle des frontières : les cas médiatisés datent de 2011 et 2017 mais les vidéos partagées ces derniers mois confirment que le contrôle des frontières à tout prix est toujours dans la pratique de la Garde maritime tunisienne.
Cette semaine, des familles, l’association des pêcheurs et des militants* ont abandonné leur occupation du port commercial de Zarzis pour installer un sit-in dans le centre de la ville.

La recherche de la vérité continue,
solidarité avec les familles des disparus. « 

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